jeudi 31 mars 2011

Histoire à cuire

J'ai une attirance toute particulière pour les livres de cuisine. Contrairement à beaucoup d'entre vous, j'imagine, ce ne sont pas les photographies qui m'intéressent, même si en général elles sont très belles et salivantes. 
Non, ce que j'aime moi, c'est LIRE les livres de cuisine. J'aime les histoires des recettes, les p'tits trucs, en avoir des centaines dans la tête et les rapprocher, les combiner.



Dans ma modeste collection, il y en a un que j'aime tout particulièrement. D'une part, parce que je l'ai trouvé dans une brocante (sans qu'il soit très ancien pour autant, mais le plaisir de la trouvaille sous une pile de fatras est tellement savoureux!), et d'autre part parce qu'il est le recueil de vieilles recettes de famille (je dirais plutôt de cuisinières au service des dites familles) bretonnes. En voici quelques aperçus.


Far aux pruneaux, Kergrist


Artichauts, Madame de Calan






Kig ha Farz, Kérouzéré












Depuis quelques temps se pose un petit problème: les magasines de jardin, en particulier bio, marient jardin et cuisine... Comment réagir? Où les ranger? Côté jardin, bien entendu...euh quoique en cuisine ça irait bien aussi. Alors voilà, quand du fond de ma mémoire ressortent quelques mots d'une recette en particulier, je pars à l'aventure dans mes étagères de cuisine, ET dans celles du jardin. Et de digression en digression, l'idée de départ se transforme, se modèle au fil de pages tournées.

Finalement la cuisine c'est un peu comme la pâte à modeler. 








La cuisine des châteaux de Bretagne, Gilles et Bleuzen du Pontavice, éditions Ouest-France

mercredi 30 mars 2011

L'ami Pierrot

Je suis partie du principe de ne pas revenir sur mes lectures passées, sauf en cas de relecture (ce qui m'arrive assez souvent). Mais j'ai déjà envie de faire une petite entorse à mon règlement. Petite, parce qu'il s'agit d'une lecture passée, mais jamais terminée, étant donné ses 1447 pages, à déguster avec parcimonie.

Vos dents vont peut-être grincer, car je sais que l'auteur est sujet à controverse, mais moi, j'aime beaucoup. Énormément même. Si j'en avais eu l'occasion, je lui aurais même concocté ma soupe de fan

J'aime son cynisme, sa poésie, son écriture, son culot, son insolence, son élégance, j'aime tout quoi!

Et le livre, le gros livre, le quasi-dictionnaire dont je vous parle, le voici: un joli bébé de 1447 pages (ça marque), qui rassemble tous les textes de Pierre Desproges. De ses livres à ses plaidoiries du Tribunal des Flagrants Délires, en passant par ses textes de scènes et les interventions minutées et nécessaires de Monsieur Cyclopède. 

Je vous en prête une, toute d'actualité...
"Jouons à saute-dictateur
De nombreux imbéciles révolutionnaires, originaires de diverses démocraties tyranniques en voie de développement, me demandent la marche à suivre pour abattre la dictature étouffante qui les opprime pendant les heures ouvrables. C'est pourtant simple. Regardez bien.
(Cyclopède assis sur une chaise; à côté, un dictateur assis sur une espèce de trône.)
Dans un premier temps, il faut renverser le tyran.
(Cyclopède passe derrière le trône, soulève les deux pieds arière du trône. Tyran tombe quatre pattes en l'air.)
Une fois le tyran renversé, il suffit de lui rabaisser son caquet pour pouvoir jouer à saute-dictateur.
(Cyclopède le retourne. Tyran se retrouve en position saute-mouton.)
Hop, hop, hop, hop, hop.
ETONNANT, NON?" 

 Tout Desproges, éditions du Seuil

mardi 29 mars 2011

L'oeil du livre

Celui-là, je l'ai pris à la bibliothèque quand j'ai vu qu'il me guettait du coin de l'oeil. 
Longue sécheresse, ça s'appelle. C'est un livre de Cynan Jones, un agriculteur poète qui a à peu près mon âge. Je dis agriculteur, parce que c'est un fait, il est agriculteur, et poète, parce que ce livre est une vraie poésie. Reste à savoir si c'est Cynan le poète, ou la traductrice!
C'est un réel problème de critiquer la qualité d'une traduction, j'écoutais cette semaine un document sur Milan Kundera, qui disait qu'il avait été fort surpris des premières traductions de ses livres en français (moi qui croyait qu'il avait tout écrit en français...hum, hum). Lui qui écrivait de façon très brute, retrouvait ses écrits chargés d'enjolivures grammaticales!!!

Mais revenons à nos moutons, ou à nos vaches plutôt. Longue sécheresse se sont des vaches, une famille, un été  au Pays de Galles. Il y a de la magie. Les vaches pensent, les petites filles voient des crapauds qui essaient de se transformer en prince, les gens s'aiment, ils ne se le disent pas. 


Je vous en glisse quelques lignes, juste pour le plaisir.

"Un jour, elle avait passé beaucoup de temps à cueillir des pissenlits et les avait fièrement disposés par terre dans sa chambre. Le lendemain matin, voyant qu'ils ne s'étaient pas changés en aigrettes, elle se dit que c'était peut-être parce qu'elle n'arrêtait pas de regarder et que la magie n'opérait que lorsqu'on ne regardait pas. Gareth essaya de lui expliquer qu'ils devaient être vivants pour se changer en aigrettes. "Mais quand se sont des aigrettes, ils sont morts", dit-elle. "Ben, ils se sont transformés, tenta-t-il d'expliquer. Il faut qu'ils soient vivants pour se transformer. La fleur doit mourir pour se changer en graines. Ils meurent pour donner d'autres pissenlits." Un pissenlit qui meure donne mille nouvelles fleurs. "Les gens ne font pas ça, hein? demanda-t-elle. "Non, dit Gareth. Les gens ne font pas ça."
Longue sécheresse, Cynan Jones, éditions Joëlle Lonsfeld, traduction Mona de Pracontal

Une autre histoire

Comme je suis un peu boulimique de lecture, au bon sens du terme et au mauvais, je me suis dit que ça pourrait être sympa de partager mes découvertes avec vous.
Et voilà, je prépare ce joli blog, j'y réfléchis depuis plusieurs jours, et ce matin je me dis : "allez c'est le moment, il pleut, profitons-en pour planter Le jardin des pensées..."
Et plus rien, j'en ai tellement dans la tête que je ne sais par quelle page commencer. Pas de panique, rien ne presse, venez renifler l'air de ce jardin de temps à autres, vous y découvrirez peut-être quelques trésors ou quelques arbres qui n'auraient jamais dû être abattus pour devenir telle ou telle ineptie littéraire.
Mais attention, ce qui sera mon goût sera peut-être votre dégoût et inversement.
A nos prochains partages.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...