mercredi 27 avril 2011

Soit j'ai un truc qui cloche...

...soit je n'ai vraiment pas la main heureuse ces temps-ci. 
J'ai terminé hier LE PRIX MEDICIS ETRANGER 2010, une majorité d'excellentes critiques, vous l'imaginez bien, quelques réfractaires comme moi pour me soulager, mais vraiment, je me sens un peu décalée en ce moment.
Le lieu m'attirait, une île perdue, inhabitée en Alaska, la trame aussi, un père décide d'y vivre seul, un an avec son fils de treize ans. La quatrième de couv' annonce un séjour qui tourne au cauchemar, je me doute bien que cela ne va pas être une partie de plaisir pour le fils et son père. Pour moi non plus.

J'ai été jusqu'au bout parce que je voulais voir comment Monsieur VANN allait s'y prendre pour construire une fin à son histoire. Et...il s'y prend, voilà! 
Je ne peux rien dévoiler de l'histoire, sinon le lire n'a plus aucun intérêt (déjà que c'est moyen, on va lui laisser un peu de chance), mais quand on sait qu'il s'agit plus ou moins d'une transposition auto-biographique (je ne l'ai su qu'après), on comprend un peu mieux la raison de l'existence de ce livre. Il joue avec une analyse psychologique de bas-étage, en passant par des moments ultra-trash (limite même).
En clair, je ne conseille à personne d'aborder Sukkwan Island.


Sukkwan Island, David Vann, éditions Gallmeister, traduction Laura Derajinski

dimanche 24 avril 2011

Du coq au yack

Du soleil, de la bonne humeur, rien d'autre à faire que plonger enfin avec envie dans les livres empruntés samedi matin à la bibliothèque.
Patatra, je commence par le coq, et on ne peut pas dire que ça commence bien. Je suis en train de lire un polard qui se passe en Ecosse, il n'y fait pas très beau, alors j'attaque les nouveaux en ouvrant une des sélections du Prix du télégramme, Les rillettes de Proust de Thierry MAUGENEST. J'ai lu plutôt de bonnes critiques, ça paraît enlevé, c'est aéré, j'aime bien la texture du papier (ça augure de la suite en fait) mais, mais mais, je dois être difficile ces temps-ci, je suis désolée, je n'accroche pas.
Je vous prête la quatrième de couverture
"Vous êtes passionné par la littérature?
Vous rêvez d'embrasser la carrière d'auteur? Vous envisagez d'écrire le prochain chef-d'oeuvre des lettres françaises? Vous comptez devenir académicien et recevoir le prix Nobel? ce petit livre est fait pour vous! Les cinquante fiches conseils que vous trouverez dans les pages qui suivent, abondamment illustrées de textes connus ou inédits, vous permettront à votre tour d'obtenir le label: GRANTECRIVAIN"
C'est sensé être drôle, je n'ai pas ri, peut-être souri, mais bon sans grande conviction, c'est un corpus de texte connus dont on soulève les défauts ou les petits trafics.
Je reprends une critique lue et qui se voulait élogieuse "c'est un bon livre à ranger aux toilettes", oui c'est vrai, mais je ne le rangerai pas sur l'étagère entre Gaston Lagaffe et Le Petit Nicolas...


Si on m'avait dit qu'un jour je photographierais mes toilettes pour les mettre sur un blog...

Les rillettes de Proust et autres fantaisies littéraires, Thierry Maugenest, éditions JBZ & Cie 


J'attrape alors le yack


Il s'agit essentiellement d'un livre de photographies que je ne copierai pas, mais c'est un vrai voyage dans cette région retirée du Népal et du Tibet qu'est le Dolpo, à travers le regard de deux passionnés de montagne et de cette région du monde. Au fil des pages on imagine, ou on retrouve pour ceux qui y sont allés, les senteurs, les bruits, les voix de cet endroit. 
C'est un ouvrage tellement beau que malheureusement il est épuisé.


DOLPO Les vallées de l'oubli, Jürg Hess et Philippe Montillier, éditions de la Boussole

lundi 18 avril 2011

L'appel du Nord

Voilà, j'en ai terminé un, le Ake EDWARDSON  qu'il me manquait. Pour ceux qui ne connaissent pas, Ombre et soleil est la troisième enquête d'Erik Winter, le commissaire dessiné par Ake EDWARDSON.
C'est un personnage plutôt beau gosse, plutôt gentleman, qui fume des cigarillos en sirotant un whisky, les pieds nus pour écouter Coltrane. Il aime sentir son parquet sous ses pieds. Il aime écouter Coltrane ou les Clash, la nuit. 
C'est du polard, mais c'est à Göteborg, on sent les terrasses au printemps, la neige de l'hiver... Il y a quelque chose chez les écrivains scandinaves qui m'emporte vraiment. Ce n'est pas tant l'intrigue qui m'intéresse, mais l'atmosphère dans laquelle on est emmené. Et ce Winter, il est sympa, on a envie de devenir son pote, alors moi, j'aime bien, ces livres-là, ces livres où on a l'impression de croiser des potes.


Ombre et soleil, Ake Edwardson,  éditons Lattès, traduction  Anna Gibson

samedi 16 avril 2011

Les lectures d'un escargot

D'habitude, j'enchaîne les lectures les unes après les autres, tellement qu'il m'arrive même d'oublier ce que j'ai lu la semaine d'avant. C'est pour cette raison que je m'étais dit que j'aurais LARGEMENT de quoi étayer un blog! Et depuis, je coince. Je m'installe dehors, mais je me laisse distraire par le moindre moucheron qui volette, et les pages ne se tournent pas.
Je dois dire aussi que nous sommes très nombreux cette année dans MA bibliothèque à être inscrits au concours du Télégramme, ce qui fait que je n'arrive pas à avoir les bouquins. En clair, rien n'avance.


jeudi 7 avril 2011

Barnabé a des goûts de ch...at

Même le silence a une fin, ma ténacité aussi. Page 289, je capitule, avec "l'arrivée des Américains", le titre du chapitre. Il est plutôt rare que je ne termine pas un livre mais, vraiment il n'y a rien pour me retenir. 
J'aurai au moins la confirmation que mon chat et moi avons des goûts on ne peut plus différents en matière de littérature!! 

Au suivant 



mardi 5 avril 2011

Si chat vous dit

J'ai un petit peu de mal avec le livre d'Ingrid Betancourt, c'est sûr elle écrit plutôt bien, c'est sûr ce qu'elle a enduré transformerait n'importe qui, c'est sûr écrire cette histoire doit être un mal nécessaire, c'est sûr. Mais je n'aime pas cette espèce de fascination qu'on ressent en lisant, comme une avidité à découvrir quoi de pire, quoi de curieux, quoi d'osé. C'est plein de pudeur, et en même temps très honnête, mais pour moi c'est trop people. Je crois que c'est ça en réalité, le plus gênant. Se sentir à la place d'un lecteur de magasine de dentiste, ce que je déteste par-dessus tout.

MAIS, mais, mais, Barnabé l'a lu et il a eu l'air d'aimer, donc je ne vais quand même pas me faire supplanter par un chat et je vais le terminer ce livre, et peut-être que mon avis évoluera. Selon plusieurs critiques, nombreux sont les lecteurs et lectrices qui partaient peu convaincus et qui l'ont lu en entier pour finalement en dire du bien. Alors pourquoi pas moi? 



Même le silence a une fin, Ingrid Betancourt, éditions Gallimard

Lire pour élire

Comme chaque année, je viens de m'inscrire au Prix des lecteurs du Télégramme. Ma bibliothèque municipale y participant, cela  facilite l'accès aux ouvrages, et permet en plus de discuter entre abonnés de nos différents points de vue concernant les livres sélectionnés. 
Pour une fois, je pars de rien, je n'en ai lu aucun auparavant, et n'ai partagé les lignes d'aucun  des auteurs sélectionnés. 
Un bémol de principe cette année, une seule femme dans la liste des dix écrivains choisis. Je dis de principe, parce que d'un point de vue littéraire cela me convient, je m'en doutais depuis des années, et cela se confirme avec le temps, j'ai une nette préférence pour les auteurs masculins. Sans misogynie aucune, je trouve que de manière générale (évidemment...,  il y a quelques exceptions, heureusement!), les hommes écrivent de façon plus franche et tranchée que les femmes. Ils se cachent moins derrière des formules, des tournures, des usages. De la langue, ils utilisent ce qu'ils connaissent et maîtrisent sans fioritures. 
Je vous entends déjà ronchonner, mais voilà, oui, la dentelle, la décoration, c'est joli, mais ça ne fait pas le fond, le robuste d'un texte, ce qui fait qu'il s'insinue dans nos mémoires avec toutes les sensations qu'il véhicule. 
Je dis ça et demain je vais tomber sur un texte débordant de chichis qui me fera craquer, et je reviendrai peut-être sur mon point de vue (mais...pas si sûr, il y a un moment que je le guette ce texte qui sera déclencheur!!).

dimanche 3 avril 2011

Relire le Horla

Cette douleur qui s'immisce dans mon épaule chaque nuit, qui sournoisement me réveille, me faisait penser depuis quelques temps à quelque chose que je ne parvenais pas à identifier. Et puis, cette nuit, ça m'est revenu: Le Horla. Au moins quinze ans que je n'ai plus mis le nez dans un Maupassant, et le voilà qui se rappelle à moi. 
Alors ce matin, j'attrape mon vieux poche, et je m'y replonge, avec délectation.
On dirait qu'il a été écrit la semaine dernière.  Le ton juste, la lucidité, sur l'homme, la vie, la politique, les sens et les non-sens de l'existence. La majesté du texte, la Littérature, avec un grand L.
Je n'ai pas moins mal à l'épaule, mais qu'est-ce ça fait du bien derrière les oreilles!!






Le Horla, Guy de Maupassant, livre de poche, édition originale Albin Michel
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