mercredi 29 juin 2011

Atmosphère dégradée

Ce matin, ça commençait bien, une jolie chanson de Barbara dans la tête, je mets un CD pour entendre sa belle voix. 
Je chantonne, il faut que j'aille faire les courses seule pour la première fois depuis décembre. J'ai dit que j'essaierais. J'y vais, pas très fière. Les vraies courses. Deux heures et demies plus tard, je suis de retour. Une heure de plus que la normale, et pas facile. Mais c'est fait. 
Je range ce qui doit être mis au frais, et je reprends mon livre: L'envoûtement de Lily Dahl.
L'espèce de malaise qui m'avait poussé du coude pendant les courses revient. Une atmosphère pesante. Exacerbée par ce livre. Pesant aussi. On est si près de cette Lily que nos journées un peu désappointantes se rejoignent. Alors je lis pour faire fi de cette oppression. Mais qu'est-ce qui se prépare de si terrible pour que le ressente déjà alors qu'il fait si beau et qu'à première vue tout va bien. Je ne néglige pas mes antennes, elles ne m'ont jamais trahie.

Alors je crois que j'ai beaucoup aimé ce livre, les rapports profonds mais si particuliers entre les personnages, le texte (traduit), la peinture, j'ai l'impression de l'avoir vue...Mais il n'a pas choisi le bon jour pour me faire de l'oeil.







L'envoûtement de Lily Dahl, Siri Hustvedt, éditions Actes Sud, traduction Christine le Boeuf

vendredi 24 juin 2011

Brrr l'Islande

Il est des livres dont on sait dès qu'on les a dans les mains qu'ils nous mèneront au bout du monde. Jon l'Islandais, c'est encore plus.
On fait sa connaissance alors qu'il est âgé de sept/huit ans et on le suit jusqu'à la fin de sa vie. Et quelle vie. Une vie d'enfant esclave enlevé à sa terre d'Islande pour être au service de la bourgeoisie de Bristol. Son seul objectif: retrouver sa mère.
On est au XVème siècle. Il n'y a que la mer pour partir.  Et on le suit, la marine de l'époque, le bouche à oreille qui dit qu'un Christophe Colomb de Gène a découvert les Indes. Ceux qui y croient. Ceux qui n'y croient pas. Ceux qui, comme Jon  en rêvent. Et sa vie, ses amours, ses ivresses, ses batailles, ses déceptions; on oublie parfois qu'au XVème siècle des hommes et des femmes vivaient, et mouraient, de la peste, de faim, de froid.  On les voit en peinture, on omet de les imaginer en chair et en os. 
C'est ça, Jon l'Islandais, les gens du XVème en vie.

Jon l'Islandais, Bruno d'Halluin, éditions Gaïa

mercredi 22 juin 2011

ARRRRGH

L'impossible est arrivé. J'en suis toute retournée. Je culpabilise presque, alors qu'au fond je n'y suis pas pour grand-chose. Ou peut-être que si. Non. Je n'ai pas aimé un livre de Philippe Claudel. Oui ça se peut un truc comme ça. 

L'Enquête, ça s'appelle. Je n'ai rien compris, je m'en veux un peu, mais je ne réessayerai pas, j'ai détesté le style aussi. D'habitude je me plais dans l'absurde. Cette fois non. 
Une Enquête menée par un Enquêteur. Les Méchants, les Gentils. Le Policier, le Vigile, le Guide, l'Entreprise. L'idée m'avait pourtant alléchée,  un homme dépêché au sein d'une grande entreprise afin de tenter de comprendre la ou les raisons qui pousse(nt) bon nombre de salariés au suicide.
Je suis vraiment déçue Monsieur Claudel de ne pas avoir pu vous suivre dans cette aventure-là.
A la prochaine.


L'Enquête, Philippe Claudel,  éditions Stock

lundi 6 juin 2011

Y a des livres...

...qui ne laissent personne indifférents. Il semble que Le goût des pépins de pommes soit de ceux-là. 
A chaque page on a envie de se vautrer dans les hautes herbes, de jouer à cache-cache, de manger des groseilles, d'être cruel avec les petits pour mieux leur pouffer au nez la seconde qui suit, de s'asseoir dos au tronc du pommier, de manger tard sur la terrasse.
A peine terminé, on a envie de le relire.
Attention les garçons, je vous préviens quand même que c'est un livre de filles! Et bizarrement, je suis tombée dedans, ce qui m'arrive très rarement avec les livres de filles. 
Il faut dire que pour un livre de filles il est sacrément poétique plutôt qu'à l'eau de rose, il est sacrément réaliste plutôt que conte de fées, il est sacrément profond plutôt que superficiel, alors lisez-le aussi les garçons, peut-être que vous aurez ainsi aussi envie de croquer les pommes.

Le goût des pépins de pommes, Katharina Hagena,  éditions Anne Carrière, traduction Bernard Kreiss

dimanche 5 juin 2011

Crimes exemplaires

Un rendez-vous en ville à Brest. Un peu de temps avant de retrouver les gens qui m'y avaient emmenée. Quelques minutes à regarder les enfants jouer avec les jets d'eau. Descendre la Rue de Siam, jusqu'à la librairie. 












Et tomber sur un bijou, une réédition des Crimes exemplaires de Max Aub.
Il s'agit d'un recueil de confessions de criminels absolument délicieux de cynisme et de drôlerie. Quand l'absurde devient le quotidien, on ne sait plus très bien s'il faut en rire ou en pleurer. Moi j'ai ri.
Max Aub était contemporain et ami de Picasso, Dàli et Bunuel. L'esprit du surréalisme est là, dans ces lignes sorties pourtant tout droit de la  réalité.

Crimes exemplaires, Max Aub, éditions Libretto, traduction Danièle Guibbert
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