Je ne doute pas une seconde que vous lisiez tout ce qu'on écrit sur vous, alors je m'adresse à vous directement. J'avais pensé qu'on aurait pu se tutoyer, mais pour cette fois je m'en tiens au vouvoiement.
Je viens de terminer Limonov.
Je dois dire qu'au cours des soixante-dix premières pages, je me suis vraiment demandée ce qui faisait le succès de ce livre. Je n'arrivais pas à entrer dedans, la phrase de Poutine en exergue me dérangeait, je ne voyais pas bien l'intérêt de certains passages plutôt triviaux.
Je soupirais et ronchonnais pas mal en constatant qu'il me restait encore beaucoup, beaucoup de pages à lire (oui vous n'êtes pas au courant vous, mais je n'abandonne jamais un livre, sauf Les bienveillantes, mais si vous suiviez un peu mieux mes lectures, vous seriez au courant).
Heureusement la météo était plus propice à la lecture qu'à la flânerie en bord de mer.
Alors je me suis bien installée et accrochée à ce pavé. 488 pages quand on n'a pas l'impression d'adhérer c'est un beau pavé.
Et puis, je me suis laissée emporter. J'ai marché dans cette histoire qui avait jalonné ma vie de lycéenne puis d'étudiante jusqu'à aujourd'hui. Je vous avoue que beaucoup de personnages que l'on croise dans votre texte ne m'étaient pas inconnus, alors que cet Edouard je n'en avais jamais entendu parler.
Je dois dire que finalement j'ai plus été intéressée par ses rencontres et les évènements dont il a été témoin que par son propre personnage.
Je ne peux pas vous faire croire que je vais classer votre livre dans la liste de mes préférés, il me laisse un souvenir circonspect pour l'instant. Ceci-dit, le déroulement de l'actualité russe m'amènera peut-être à le relire prochainement.
Bien à vous,
Ps: je vous remercie d'avoir pensé à moi, et d'avoir fourni l'explication du choix de la phrase d'exergue.
Limonov, Emmanuel Carrère, éditions P.O.L