vendredi 26 octobre 2012

Zzzzz zzz zzzzZZzzZZz

Il est des livres qui nécessitent plusieurs lectures. Pour mieux s'en imprégner. Pour mieux lire entre leurs lignes. Pour en digérer la lourdeur. 
Les Agents Littéraires m'ont offert un partenariat avec les éditions Société des écrivains pour un livre intitulé Jeux de mouches. Je ne me suis pas renseignée sur l'ouvrage avant de le recevoir, afin de rencontrer ces mouches sans aucune attente particulière. 
Sauf que j'en avais une quand même d'attente, celle suggérée par le titre. J'attendais un livre léger sur le monde vu par les mouches (c'est ainsi mon imagination n'a aucune limite).
Sauf qu'il ne s'agit pas de ça du tout. Sauf que ce que voient les mouches n'a rien de léger.
"Sur la vitre, une goutte précipite les autres; elle grossit, s'attarde, langoureuse et brillante. La nuit s'éclaire de toutes ses luisances. On dirait des petits cristaux incandescents, des flammèches bruissantes. Puis tout se perd et s'éteint dans la masse sombre et rugissante. L'inondation a maintenant immergé tout le premier étage. La lumière, aux lampes vacille et menace d'obscurité. J'ai six ans et j'ai peur."
Sous ses airs de poésie, ce texte recèle une douleur profonde qui ne se laisse pas approcher facilement. On s'égare parfois dans les méandres du passé qui se mélange au présent, mais l'écriture de Béatrice Mazzuri est telle que cette perdition est envoûtante. C'est un peu comme se noyer dans un tableau, on en ressort tourneboulé et avec quelques pigments accrochés au corps.

Merci à la société des écrivains et bon vent aux agents littéraires...

Jeux de mouches, Béatrice Mazzuri, éditions Société des écrivains

samedi 20 octobre 2012

Féline lecture

Un petit roman policier pioché au hasard, la couverture qui te fait te demander si ce n'est pas un roman jeunesse qui s'est trompé de rayon, et finalement une lecture agréable, une intrigue qui dénonce délicatement les dysfonctionnements de certains services du ministère de l'intérieur.
Et les chats.

Au fond de l'oeil du chat, Serge Quadruppani, éditions Métaillé


jeudi 18 octobre 2012

Monsanto expliqué aux ados

Quand Maya n'est pas une abeille ni un peuple, elle est une planète.
Quand les extra-terrestres ne sont ni petits ni verts, ils sont une espèce de croisement entre le serpent et la loutre.
Les gentils sont comme à l'accoutumée un vieux sage et un jeune intrépide amoureux d'une jolie bêcheuse.

Frédérique Lorient -que je découvre avec ce texte- réussit allègrement l'exercice de style estampille de la collection Soon, à savoir : amener le lecteur à réfléchir sur l'impact que les agissements de l'humain peuvent avoir sur le reste du monde. 

Ce livre est la version accessible à un jeune lecteur du "monde selon Monsanto", une oeuvre de science fiction particulièrement bien écrite et absolument captivante. 
C'est aussi une belle allégorie de la colonisation à outrance et du génocide indien, soulignée subtilement par cette belle citation en exergue: 
"Tout ce qui fait le pouvoir de l'univers se fait dans un cercle. 
Le ciel est rond et j'ai entendu  dire que le terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi [...] Le soleil s'élève et redescend dans un cercle. La lune fait de même et tous les deux sont ronds. Même les saisons forment un grand cercle dans leurs changements et reviennent toujours où elles étaient.
La vie de l'homme est dans un cercle de l'enfance, jusqu'à l'enfance, et ainsi en est-il pour chaque chose où le pouvoir se meut." 
Black Elk, chef sioux de la tribu des Oglalas
(Pieds nus sur la terre sacrée, T.-C McLuhan) 


J'émets une petite réserve sur la fin trop attendue, mais je vais de ce pas me replonger dans quelques Barjavel  de mes vingt ans.

Apocalypse Maya, Frédérique Lorient,  éditions Syros, collection Soon

lundi 1 octobre 2012

Deuxième traversée

Tu imagines quatorze écrivains français ensemble à bord du Transsibérien dans le but d'écrire un texte pour l'année France-Russie 2010.
Tu imagines un livre qui serait à la fois: une chanson de Juliette Gréco -la sensualité de sa voix-, le visage de Jeanne Balibar, la voix de Charles Berling, des paysages à te couper le souffle, le bruit du train (rappelle-toi, je te l'ai déjà fait écouter ici).
Tu as compris l'alcool et la folie, l'amour et l'éloignement.

Illustration de la couverture du livre
Ce train m'avait déjà emportée sous la plume de Maylis de Kerangal, si je le peux, je vais lire les textes des  autres auteurs embarqués dans cette aventure.

L'alcool et la nostalgie, Mathias Enard, éditions Babel
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