samedi 24 novembre 2012

Choisir

Je ne sais pas comment tu choisis tes livres. 
Chacun a sa façon de faire. La mienne, peu orthodoxe est totalement hasardeuse et instinctive.


Tu te souviens peut-être que l'été dernier j'avais baladé mon être dans les belles salles de l'hôtel de ville de Morlaix où s'étalaient les livres que la bibliothèque avait retirés de ses étagères.
J'aime beaucoup ce genre de vente, où tout se côtoie, où il ne faut rien chercher de précis, où il faut s'attendre à une rencontre, à une bonne pioche ou pas. 
Et où ma manière de faire en terme de choix est absolument à son aise. 
Je zyeute, je guette une couleur, un mot, une image, un format, une police...j'attends le détail qui me happe.










Ce jour là, un nom d'éditeur m'a sauté dans les bras: L'écailler du sud. 
J'ai ainsi passé un bon moment avec un auteur que je ne connaissais pas, dans les quartiers nord de Marseille. 











Un chat dans un chenil, Thomat Labat, éditions L'écailler du sud

mardi 13 novembre 2012

Des cailloux

La vie de Loeïza se résume à quelques cailloux posés sur un meuble. Moi aussi j'aime les cailloux. J'aime les cailloux qui disent d'où ils viennent, qui racontent, qui respirent un souvenir. 




















J'ai attrapé ce petit livre de Frédérique Niobey parce que j'avais quelques minutes à occuper, et je me suis retrouvée sans y être préparée dans un petit appartement d'une tour de banlieue à écouter du Bach en regardant la ville du dessus, entre Loeïza et une ado du coin.
Il émane de ce livre une douceur et un pétillant qui caressent joliment l'âme. Un mélange des genres si bien écrit qu'on en oublie les clichés autour desquels il tourne.


Loeïza, Frédérique Niobey, éditions du Rouergue

vendredi 2 novembre 2012

Batz, là-bas

Tu ne le sais peut-être pas, mais j'ai au fond de moi un doux rêve. Batz. Qu'elle devienne mon île. Que je devienne sienne plutôt.
D'autres plus argentés que moi (parce que tu te doutes bien que l'immobilier sur une île n'est pas à la portée d'un petit budget) ont pu franchir le chenal avec leur fatras.
Guénaëlle Baily-Daujon est de ceux-là. De celles qui contre vents et marées ont choisi de s'incruster, de s'accrocher à l'envie de devenir insulaire. Beaucoup disent qu'on ne le devient pas. On l'est ou non. 
Elle ne l'est pas.
Elle l'a écrit.
Je n'ai pas adhéré à tous ses mots. J'ai aimé ses portraits d’îliens, j'ai cependant été gênée de savoir qu'il s'agissait de vrais gens. J'ai aimé sa façon claire d'avouer à quel point son expérience fut difficile.
Elle n'altère pour autant pas mon doux rêve.

D'ici, Batz


"L'implicite breton consiste à accorder la plus grande importance à tout ce qui ne se dit pas. C'est dans les silences, les regards que l'on communique. Quand j'ai demandé à Jacques ce que signifiait être îlien, il m'a répondu: "C'est s'asseoir à deux sur un banc près du port, et regarder les bateaux pendant plus d'une heure sans se dire un mot."

Là-Batz, le roman d'une île, Guénaëlle Baily-Daujon, éditions Intervalles

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