vendredi 31 mai 2013

Des fourmis dans la bouche

Comment écrire la condition des femmes émigrées sans pathos et en se riant des clichés. Khadi Hane sait le faire de belle manière. Ce texte est la clé d'un monde pétri d'humanité et d’inhumanité, de couleurs et tellement terne, d'amour et d'obligations, de ferveur et de désespérance.

Marché de Château-Rouge/Crédit photo internet















 "Loin de l'avouer, il se mit aussi à prophétiser, comme tous les pauvres d'Afrique pour qui la faim est juste une histoire de fatalité. Lui aussi évoqua ce sacré paradis, où l'on ne manquerait de rien. Mais c'était sur terre que j'attendais l'aide de Dieu."

Des fourmis dans la bouche, Khadi Hane, éditions Denoël

dimanche 19 mai 2013

Je ne comprends rien aux succès littéraires

A sa sortie je lui avais échappé. A la bibliothèque je l'avais laissé de côté. 
Méfiante, j'étais. Méfiante j'aurais dû rester. Il m'a eue à l'usure. Un moment de faiblesse et il a sauté dans mon panier.
C'est le pélican de la couverture qui m'a fait de l'oeil (c'est pour ça aussi qu'il plaît à Barnabé). Tu connais mon faible pour les oiseaux...et pour les pélicans en particulier (j'étais fan de Petzi quand j'étais petite, et je rêvais d'avoir un pélican comme Riki). 
Ceci étant, le pélican est mon personnage préféré de l'histoire, juste parce qu'il ne peut pas blairer le narrateur.
Attention, ce n'est pas totalement nul hein, je n'ai pas dit ça, j'ai même un peu ri sans faire exprès quelques fois, mais de là à en faire tout un plat!
Si tu veux savoir, c'est un livre loufoque, en moins bien; c'est un livre burlesque, en moins bien; c'est un livre bien écrit, en moins bien; c'est un livre court, en moins bien; c'est un livre américain, en moins bien; c'est un bon livre, en moins bien.
C'est quoi le titre déjà?

En moins bien, Arnaud Le Guilcher, éditions Pocket

mercredi 15 mai 2013

mardi 14 mai 2013

Even


Tu commences ce livre sans rien savoir, ou presque. Très vite tu comprends que tu ne t'en tireras pas comme ça. Très vite tu piges que ce texte-là, les images qu'il te fabrique, ces personnages-là, tu n'es pas prête de les oublier. 
Sûrement que tu ne les oublieras jamais, d'ailleurs.
Dire que tu as failli passer à côté. Dire que tu pensais que tu n'aimerais pas.
Faut pas exagérer non plus, cela n'a pas été un moment de plaisir, ça t'a pris un dimanche, le début au soleil (si si) dans un transat, avant de migrer dans ton lit pour terminer une lecture indélébile. Parce que la trace elle reste. L’atmosphère spéciale qu'elle a donnée à ce dimanche. Le malaise persiste, deux semaines plus tard. Parce qu'il t'a fallu deux semaines pour arriver à écrire ton ressenti. 
Deux semaines pour te rendre compte que tu ne sais pas si les personnages avaient un nom, mais tu les vois très bien déambuler, tu les sens, tu as envie de couvrir l'enfant de tes bras pour le protéger de ce froid qui l'engloutit, tu as été heureuse et savonneuse avec eux lorsqu'ils ont trouvé de quoi se laver.
Il est des "livre-trace".
La Route en est un, et de belle envergure.

La Route, Cormac McCarthy, éditions Points Poche, traduction François Hirsch

Sales gosses et mauvais parents / Sales parents et mauvais gosses

Parmi les dernières propositions de Masse-Critique de Babelio, je n'avais coché qu'un seul livre exceptionnellement, parce que c'était celui que je voulais absolument recevoir.
Tout rouge, le titre accrocheur, je ne pouvais qu'être attirée par Le gros RALbum de tous les y'en a marre!


J'avais imaginé des y'en a marre de ne pas avoir le droit de gratter dans son nez, y en a marre de ne pas pouvoir mettre mon short préféré en hiver, y en a marre de ne pas pouvoir manger du ketchup à tous les repas... un truc un peu drôle avec un vrai regard d'enfant. 
Et j'ai tourné les pages d'un album dans lequel les parents n'écoutent pas leurs enfants, ne les laissent pas terminer une page d'un livre au moment de passer à table quand ils ne les menacent pas de devenir balayeur...


Je doute que le balayeur cité le soit dans le sens poétique de ce  balayeur-là: 

Les papiers by Tetes Raides on Grooveshark

Tu comprendras que je n'ai pas adhéré aux "marre que Maman préfère s'occuper du ménage plutôt que de moi" et autres "marre d'être traité devant tout le monde à la maison ou en classe: bon à rien, nul, tête de mule, tête de lard."

Il ressort bien évidemment des vérités de ce petit livre rouge, je ne suis pas naïve au point de croire que tous les parents ont toujours de la patience et pèsent leurs mots avant de répondre à leur progéniture, je sais bien qu'il n'est pas possible d'avoir un éléphant ou un crocodile à la maison même si c'est le rêve absolu de petit dernier et je sais aussi que malheureusement peu de parents ont véritablement le temps et la disponibilité d'esprit pour se mettre au niveau de leurs enfants et leur expliquer posément le pourquoi et le comment de leur quotidien.

Il n'en reste pas moins que ce livre manque de fraîcheur et de cette naïveté si belle à l'enfance...

Le gros RALbum de tous les y'en a marre, Elisabeth Brami et Gilles Rapaport, éditions Seuil Jeunesse


samedi 4 mai 2013

"c h o u i l l a"

Nadine Monfils, en voilà une qui a été marquée par Frédéric Dard...c'est un peu pareil mais écrit par une fille, ce bouquin.
C'est-à-dire une intrigue un chouilla tirée par les cheveux, une écriture truffée de jeux de mots franchouillards (je participe au concours de jeplacelemaximumdefois"chouilla"danslamêmephrase), Béru en fille: une grand-mère totalement déjantée, vulgaire, obsédée sexuelle et dont le dieu vivant est Jean-Claude Vandamme...

Dans le genre roman policier de gare dans lequel on joue avec les mots, je vote plutôt pour le Poulpe.

La petite fêlée aux allumettes, Nadine Monfils, éditions Pocket
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