jeudi 22 août 2013

Que les choses soient dites

Je crois que c'est clair: je suis une connasse.
Et pas peu fière.
Un petit bémol, je ne suis pas tout à fait assez connasse pour ne pas lire jusqu'au bout les livres absolument lamentables qui parfois se retrouvent entre mes mains. Je vais faire des efforts et tenter d'atteindre le niveau de "parfaite connasse".

La femme parfaite est une connasse, Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard, éditions J'ai Lu

mercredi 14 août 2013

Apnée

Maylis de Kerangal.
M A Y L I S  D E  K E R A N G A L.
Son nom à lui seul me caresse le palais. Essaie. Dis-le lentement à voix haute. Maylis de Kérangal.
Ce nom pourrait presque me suffire. Si ce n'est que je sais vers quels délices il me mène, alors je ne me contente pas de le dire. Je lis ce qu'il y a sous sa plume. Avec délectation.

Maylis de Kerangal enrobe toujours un espace défini de ses mots si habilement choisis. Le chantier d'un pont, les wagons d'un train et cette fois, une plate. La Plate. 
"Nul ne sait comment cette plate-forme ingrate, nue, une paume, est devenue leur carrefour, le point magique d'où ils rassemblent et énoncent le monde, ni comment ils l'ont trouvée, élue entre toutes et s'en sont rendus maîtres; et nul ne sait pourquoi ils y reviennent chaque jour, y dégringolent , haletants, crasseux et assoiffés, l'exubérance de la jeunesse excédant chacun de leurs gestes, y déboulent comme si chassés de partout, refoulés, blessés, la dernière connerie trophée en travers de la gueule; mais aussi, ça ne veut pas de nous tout ça déclament-ils en tournant sur eux-mêmes, bras tendu main ouverte de sorte qu'ils désignent la grosse ville qui turbine, la cité maritime qui brasse et prolifère, ça ne veut pas de nous, ils forcent la scène, hâbleurs et rigolards, enfin ils se déshabillent, soudain lents et pudiques, dressent leur camp de base, et alors ils s'arrogent tout l'espace."
Elle pose le lieu et toi tu n'as plus qu'à observer ce qu'il s'y passe, au rythme de ses longues phrases charnues qui t'empêchent presque de respirer parce que tu aimes les gravir sans presque jamais t'arrêter comme on escalade une montagne pour mieux voir ce qu'il y a derrière.





Corniche Kennedy, Maylis de Kerangal, éditions Verticales

Naïf. Super.

C'est un livre emrpunté que tu vas acheter.
Le lire et le relire encore.
Piocher dedans.
C'est un livre de rien, et c'est un livre de tout.
C'est un regard simple sur la vie. 
C'est l'histoire d'un type qui a gardé intact son regard d'enfant. 
C'est une poésie grandeur nature.
Tu le lis, tu  y penses et tu as envie de demander aux gens que tu croises s'ils sont heureux, ou pourquoi ils ont l'air si triste, tu es tentée de demander à la dame du guichet de la poste si elle porte parfois des chaussettes avec des fleurs, tu oserais presque demander au chauffeur de bus s'il aime la glace à la vanille.

La fraîcheur de la naïveté qui manque tant à la vie des grands c'est dans ce livre-là qu'elle est cachée. Mais faut pas le dire, hein c'est un secret.

C'est un livre qui t'as beaucoup fait penser à celui de Toni Jordan.

Naïf. Super., Erlend Loe, Edition Taille Unique, traduction Jean-Baptiste Coursaud
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