mercredi 31 décembre 2014

Trente-sixième dessous

Tu aurais bien attendu le 36 du mois pour écrire sur ce livre. Tu aurais pu le lire 36 fois que ça n'aurait rien changé. Tu t'es presque fâchée avec ta libraire à cause de ce livre quand il t'a semblé tout naturel de lui avancer que les personnages n'avaient pas vraiment de consistance et que les dialogues manquaient de profondeur. Elle avait beaucoup aimé. Tu as essayé de te rattraper en lui disant que certes l'idée était originale mais peut-être mal exploitée...ne serait-ce que les noms des personnages, clichés jusqu'au bout des lettres. Elle souriait jaune. Tu l'as achevée en comparant Marie-Sabine Roger à Barbara Constantine. Son idole.

Tu remercies Priceminister et les Editions du Rouergue de t'avoir envoyé ce livre et fait prendre conscience d'une chose: il faut tourner 36 fois sa langue dans sa bouche avant de donner son avis sur une lecture.

trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger, Editions du Rouergue

dimanche 21 décembre 2014

SI

Le voyage dans le temps, passé ou futur a déjà fait l'objet de nombreuses expériences littéraires et cinématographiques. Tentant et fascinant, il est néanmoins particulièrement risqué de s'y perdre en anachronismes et erreurs historiques. Une des façons de contourner l'écueil est de l’utiliser et d'en jouer. Pas de ça ici. Stephen King n'oublie rien. Et t'emporte sur les pas de Lee Harvey Oswald. Tu le suis, tu l'épies, tu y crois, bien que tu n'oublies jamais que tout ça n'est pas réaliste...et heureusement.
Le jeu de cette lecture consiste à se laisser trimbaler tout en guettant du coin de l’œil un oubli ou une erreur, un décalage, une poussière qui n'aurait rien à faire là...Tu as tendance à aimer les traces de poussière, alors tu n'en as remarqué aucune inadéquate. 

22/11/63, Stephen King, Edition Le Livre de Poche, Traduction Nadine Gassie

lundi 8 décembre 2014

La critique ne tient qu'à un fil

Le grand intérêt de la collection Dada réside dans la manière dont les artistes y sont présentés. On les replace dans leur époque, on les entoure de ceux qui les inspirent, la mise en page très aérée donne envie de rétrécir et d'entrer tout entier dans le monde décrit au fil des pages. Un abécédaire offre la possibilité de se repérer et d'éclaircir les points obscurs. 
La curiosité du jeune lecteur est particulièrement aiguisée par les pages consacrées à la technique de l'artiste. D'une façon très ludique et explicite, les étapes de la création sont détaillées et chacun peut s'essayer à la peinture, au dessin ou à la sculpture à la manière de.
L'opus consacré à Calder ressemble à son travail du début à la fin. La typographie, la mise en page, les couleurs sont à l'image de ses choix de prédilection.


Merci à Babelio et aux Editions Arola d'avoir eu la patience que le fil de ma connexion soit remis en état.

CALDER, au Fil de l'Art, Collectif d'auteurs, Editions Arola, Collection DADA

samedi 6 décembre 2014

La Marmotte et la Tablette

Si tu as pour habitude de mettre ton nez dans l'un ou l'autre de mes tiroirs, tu auras constaté la parcimonie de mes interventions depuis quelques mois - neuf pour être juste - et peut-être auras-tu compris que... j'avais un problème relationnel avec mon fournisseur d'accès à internet. Il a fallu neuf mois à mon FAI pour accoucher d'un beau câble bien portant, et remplacer son brinquebalant prédécesseur.

Avoir besoin d'internet pour avancer dans son travail, alimenter divers sites pour des raisons professionnelles ou personnelles amène à une gymnastique épuisante lorsqu'un simple câble défaille. La 3G du téléphone dépanne mais il est inenvisageable d'écrire un texte sur un écran timbre-poste...pour pallier aux besoins de mon travail, j'ai investi dans une tablette. Youhou, malgré une connexion limitée, l'écran est presque confortable. Je ne me doutais pas de la suite. 

Jusqu'alors j'ai toujours été très proche d'une marmotte, non aucun rapport avec les poils (encore que) ni les dents, c'est du côté sommeil que nous avions des accointances. Depuis de longues années, ma journée se termine par un moment de lecture agréable et les nuits en dents de scie n'ont jamais été mon lot. Je dors beaucoup et paisiblement. Je dormais beaucoup et paisiblement jusqu'à l'intrusion de la tablette. 
Parce que si tu ne le sais pas encore, la tablette te suit, partout, contrairement à ton ordinateur, qui même s'il est portable ne s'incruste pas si facilement sur tes genoux. La tablette s'immisce. Séductrice elle offre de nombreuses possibilités d'occuper ton attention. Comme le livre, elle s’adapte à ta position droite et confortable dans un fauteuil, affalée et de guingois sur une banquette...en revanche, contrairement au livre et même à la liseuse, la tablette est un écran, avec sa lumière, ses couleurs et ses effets. Et mes nuits ne sont plus aussi sereines...bien qu'elle n'ait jamais posé un pixel dans ma chambre.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/08/30/18906-lutilisation-excessive-tablettes-nuit-sommeil


Ici aussi on explique bien le phénomène: http://www.presse-citron.net/les-ecrans-les-ennemis-du-sommeil/

Ce n'est pas pour rien que la marmotte, elle emballait bien correctement la tablette...

lundi 24 novembre 2014

Pfuit: bruit produit par la sarbacane

Vite lu, vite oublié sans doute. Un roman jeunesse qui m'attirait parce qu'il traitait du tourisme sexuel et de ses conséquences, sujet rarement abordé dans cette catégorie de littérature alors qu'il concerne des garçons et des filles de l'âge des lecteurs supposés. 
Madagascar, le rêve de deux jeunes filles qui y prennent leur envol juste après les résultats du bac...des vacances paradisiaques jusqu'à ce qu'elles comprennent que dans la chambre voisine une fille de leur âge se prostitue et se fait maltraiter par un touriste blanc. 
Trop d'invraisemblances pour moi dans les péripéties qui suivent cette découverte.
A voir comment réagira le public auquel ce texte est destiné.


La gueule du loup, Marion Brunet, éditions Sarbacane


jeudi 23 octobre 2014

Lire dans l'allégresse et dans les transports

Quand Babelio propose une opération Masse Critique, je coche souvent plusieurs ouvrages parmi lesquels se trouvent celui que j'espère recevoir plus que tout, et un dernier de la classe. 


SHORT numéro 9 était mon dernier de la classe. J'ai un faible pour les bonnes et belles revues, mais celle-ci ne m'attirait pas particulièrement. Pourtant ma curiosité étant ce qu'elle est, j'avais coché. J'ai reçu un mail m'informant que c'est elle qui s'incrusterait dans ma boîte aux lettres (et non l'album de Plonk et Replonk tant espéré - sans rancune ami Babelio). Je m'attendais à un gros modèle, lourd. Je savais qu'il s'agissait de textes courts, mais va savoir pourquoi, j'avais des préjugés. 

J'ai eu la surprise et le bonheur de recevoir un ouvrage léger, d'un format très pratique (pas loin du A5), aéré, une police qui rend la lecture souple, un sens à trouver selon la nature des textes, le tout donnant forme à un mélange savoureux de nouvelles (drôles, policières, érotiques), de textes poétiques et de courtes Bandes Dessinées. Tout est minuté pour te faciliter la vie: 3 minutes avant de descendre du bus, hop, p.63, un quart d'heure avant d'éteindre raisonnablement la lumière: p.123...J'ai dit dans l'allégresse et dans les transports, c'est pas pour rien.

Il y a autre chose: un site (clic) et une appli extraordinairement adaptée à tous ces petits moments pendant lesquels tu aimerais bien lire (avec les yeux ou les oreilles), mais soit tu n'as pas de livre sous la main, soit pas assez de temps pour t'y plonger.
En bref, SHORT est une revue qui mérite le détour, sans perdre de temps.


Sache aussi que les éditions SHORT proposent de nombreux concours d'écriture...à bon entendeur!

SHORT numéro 9, shortédition

mercredi 22 octobre 2014

Balade au pays des autres

Comme moi, tu as sans doute déjà laissé vagabonder ton imagination en observant ou en croisant le regard du voyageur assis en face de toi dans le train ou le métro. Comme moi, tu t'es sans doute déjà demandé qui était celui ou celle assis en face ou derrière toi. Georges, lui, a décidé de ne plus juste se poser la question: il veut savoir. Il n'emprunte pas la porte de sortie comme il le devrait. Il reste sous la ville. Il reste pour savoir qui sont les autres et où ils vont.
Au fil des pages parfois aussi entrelacées que les couloirs du métro, Jessica Thomas balade et interpelle son personnage (et le lecteur). On s'égare délicieusement entre la poésie, la mise en abîme et l'histoire de Georges...le plaisir de se faire promener par un auteur se fait rare, il n'en est que plus agréable.

Un partage des éditions Thot...merci à eux, éditeurs patients.




Un Métro au Soleil, Jessica Thomas, Editions Thot

samedi 13 septembre 2014

D'ordinaire, c'est moi qui prête...

...et voilà que cette année, une élève m'apporte des livres. Des mangas. Elle est passionnée. Elle en possède beaucoup, en emprunte aussi. Je lui ai fait découvrir une série qu'elle ne connaissait pas, alors en échange, elle a décidé qu'elle aussi me ferait découvrir quelque chose. J'aime beaucoup cette idée. Me voilà assise au soleil avec cinq mangas dont je ne sais rien bien évidemment, d'autant que je suis novice du genre. Pas tout à fait au hasard, j’attrape celui du dessus. Pas tout à fait au hasard: si je l'ai posé sur le dessus, c'est parce que sa couverture diffère du manga ordinaire. Le fond n'est pas blanc, rien ne brille, aspect livre jeunesse d'il y a une trentaine d'années. J'aime.
J'entre dans le monde magique de Fairy Tail. Se croisent magiciens et dragons, belles jeunes filles et créatures imaginaires, les chats ont des ailes, les beaux garçons dotés de pouvoirs magiques sont totalement déjantés...le dessin est très beau, même si je préfère les planches couleurs des mangas grands formats, le scénario demeure classique (bons magiciens contre méchants magiciens, belle jeune héroïne ignorée par le beau héros  etc...) mais les réparties sont tellement drôles qu'on en oublie sa banalité. 
Au suivant.


Fairy Tail T1, Hiro Mashima, éditions Pika, traduction Vincent Zouzoulkovsky

mercredi 10 septembre 2014

Savoir attendre

Il arrive que l'été te mange toute entière. Il arrive que tu te nourrisses du dehors au point d'en oublier le dedans. Il arrive que le soleil prenne la place de la lecture. Il arrive que l'été ne s'arrête pas d'être. Il arrive que tu constates que tu as lu, moins, mais que désormais il va falloir écrire.
Alors tu attends que le mauvais temps te guide jusqu'à ton bureau.


lundi 28 juillet 2014

Syllogisme

Tu te prends un petit coup de vieux dans la face lorsque tu tournes les pages de très bons livres et que tu réalises que leurs auteurs sont beaucoup, beaucoup plus jeunes que toi.

Tu prends un réel plaisir à lire de très bons livres.

Tu prends un réel plaisir à prendre un petit coup de vieux.

Une reine prend la plume, le roi n'a pas sommeil.


Le roi n'a pas sommeil, Cécile Coulon, éditions Points

dimanche 27 juillet 2014

Après dîner

Pour te remettre de ce dîner, tu t'étais dit que louer une villa avec piscine serait un bon moyen de retrouver une certaine sérénité.
Tu aurais dû te douter qu'il s'agissait d'une erreur. Les villas avec piscine, c'est pas ton standing.

Villa avec piscine, Herman Koch, éditions 10/18, traduction Isabelle Rosselin

vendredi 18 juillet 2014

En plein dans l'mal

Fin d'après-midi d'été, tu attrapes un livre qui traîne là, tu ne lis pas la quatrième, un petit roman jeunesse facile et rapide à lire te dis-tu. 
Rapide à lire, sans conteste. 
Facile, loin de là. Il creuse ton âme et tes souvenirs comme peu de livres y sont parvenus. 
Il tourneboule tes entrailles, il te tire les larmes, il te révolte, tu le cajoles, tu voudrais dire à John et Lisa qu'on survit, comme eux tu ne crois pas aux contes de fées mais tu sais les contes de fous.
C'est un livre jeunesse que tu n'arrives pas à ranger avec les autres livres jeunesse. Parce qu'aucun enfant ne devrait avoir à lire ces lignes-là, parce que tout cela devrait demeurer loin de l'enfance, parce que tu veux le tendre à la belle âme à qui il sera utile mais éviter qu'il ne tombe sous les yeux de celui ou celle qui à la chance de croire aux contes de fées et qui ne sait rien des contes de fous.


John et moi, Isabelle Chaillou, éditions du Rouergue

mercredi 9 juillet 2014

Le facteur

Sur la boîte aux lettres, il y a ceci:

©Plonk et Replonk
alors le facteur a frappé au carreau pour demander ce qu'il pouvait déposer dans la boîte..."tout, SAUF un rhinocéros adulte!", c'est pourtant simple.
Du coup il laisse des surprises: un livre destiné au voisin, une belle carte postale, et régulièrement d'épaisses enveloppes pour moi, en provenance de la région de Grenoble.

Les éditions Thot y ont leur nid et m'ont proposé de donner un avis sur quelques unes de leurs publications. 
La première que j'ai eue entre les mains ne m'a pas convaincue: il s'agit d'un texte bilingue (page de gauche en anglais, page de droite en français) particularité pour le moins intéressante. Malheureusement, la construction manque de rigueur, et je me suis passablement égarée dans les méandres des aventures des deux jeunes héros. 

No Ordinary Stone, Rod Brockway, éditions Thot

La bonne surprise est venue du second ouvrage que j'ai reçu. Un excellent roman-jeunesse haletant, pétillant, très bien écrit et agrémenté de belles pages habilement crayonnées.
Fay, l'héroïne, est une jeune fille polyhandicapée et épileptique qui avance son fauteuil dans les couloirs d'un lycée pour la première fois. Un sujet traité avec toutes les caractéristiques de l'adolescence: tendresse, humour et cruauté. L'auteur, maman d'une jeune fille souffrant des mêmes symptômes que Fay maîtrise parfaitement le sujet, le traite avec recul sans qu'il ne devienne de l'auto-fiction. La lecture nous confronte aux soucis pratiques de la jeune fille et à ses préoccupations d'ado parmi les autres.

Fay Renoir, la demoiselle elliptique, Marlène Chombart-Lemoine, éditions Thot

mercredi 25 juin 2014

Scoop it

...et si on se demandait si par magie Mathias Malzieu n'était pas l'arrière-petit-fils caché de Boris Vian?

Lis-les tous les deux, rapproche leurs mondes et imagine.

Le plus petit baiser jamais recensé, Mathias Malzieu

mardi 24 juin 2014

L'accent

Tu avais vu la couverture du livre, tu avais lu le résumé, tu croyais qu'il s'agissait d'une bande dessinée, tu as reçu un recueil de nouvelles à l'accent marseillais.
Un peu à l'image des films de Guédiguian il s'agit de textes qui, malgré la noirceur qu'ils distillent, chantent à ton oreille. Tu lis avec l'accent de Marseille. Tu déambules dans les quartiers, mine de rien. Personne ne te remarque mais toi tu ne rates rien de tout ce que tu entrevois. Tu ne comprends pas tout: ce monde à mille vitesses, cette culture footballistique, les éboueurs et leurs habitudes propres à la ville, les trafics...tu sais déjà beaucoup, mais tu n'as jamais pénétré ces univers-là pour de vrai. Tu n'es même jamais allée à Marseille. 
Pourtant tu lis avec l'accent, tout naturellement. Tu t'appropries la ville à travers une quinzaine de textes bien différents les uns des autres, pensés, projetés, écrits par des auteurs aux sensibilités diverses dressant ensemble une carte de Marseille qui  finit par te faire croire que tu la connais comme ta poche.

tous les livres sur Babelio.com

Merci aux éditions Asphalte et à Babelio de m'avoir offert cette déambulation dans les rues marseillaises.

Marseille Noir, Collectif, Editions Asphalte

dimanche 8 juin 2014

La loi du marché

Il y a ces auteurs que tu n'aimes pas particulièrement lire, sans bien savoir pourquoi, c'est comme ça. Il y a ces auteurs que tu aimes écouter parler de leurs livres, bien que tu n'aimes pas particulièrement les lire. Tu te laisses emporter par le flot de l'oralité, une voix qui t’interpelle, une journaliste qui pose les questions que tu aurais posées, une émission particulière qui berce ton oreille en début de soirée depuis de belles années, un générique, une ambiance et des semaines plus tard, après que l'idée a cheminé, après bien des hésitations, tu achètes le livre.
Le sujet: forcément tu adhères. La manière dont il est traité: tu la trouves par moment discutable, tu trouves qu'elle manque de neutralité, de simplicité, d'humanité. Les allusions à la célébrité de l'auteur et au fait qu'on la reconnaisse dans les rayons du supermarché t'insupportent particulièrement.
Décidément tu n'aimes pas les livres d'Annie Ernaux.
Sans bien savoir pourquoi, c'est comme ça.


Regarde les lumière mon amour, Annie Ernaux, édtions du Seuil, collection Raconter la vie

mercredi 28 mai 2014

BBB

Il y a ces gens autour de toi, qui te connaissent, ils savent te faire plaisir, ils aiment t'émouvoir, ils évitent ce que tu détestes. Ils sont vivants, ils sont. 
Il y a ces gens que tu ne connais pas, ils existent mais vous ne vous êtes jamais rencontrés. Ils te connaissent bien aussi. Ils savent ta sensibilité, ils connaissent les mots qui te touchent, ils t'envoient des livres comme des surprises, ils ne se trompent jamais.
Tu as reçu des cartes postales du Baïkal. Un recueil de textes, courts, pas vraiment des nouvelles, pas vraiment des contes non plus mais empreint de tout l'esprit de la Sibérie et de la fraîcheur du Lac. Un recueil d'humanité débutant sur ce ton-là:
"L'argent aimante la majorité des êtres: c'est la meilleure nouvelle qui soit, pour une minorité qui comprend la vraie richesse."



Bons Baisers du Baïkal Nouvelles de Sibérie, Géraldine Dunbar, éditions Transboréal

Fil de lecture #26

Désobéir à la pub, Xavier Renou, éditions Le Passager Clandestin

vendredi 2 mai 2014

Sans regarder, je sais désormais écrire son nom

Le troisième livre traduit en français de Audur Ava Olafsdottir est une exception, et pas seulement en raison de son titre.

L'Exception, Audur Ava Olafsdottir, éditions Zulma, traduction Catherine Eyjolfsson

Un pour tous, tous pour l'art

Chez Palette l'idée est de permettre à chacun de tremper le bout du doigt dans l'art, de le porter à la bouche et pourquoi pas d'y prendre goût...Parmi leurs publications, tu peux trouver des ouvrages destinés aux tous petits, aux très grands, des ouvrages thématiques, des rétrospectives: une palette de livres ouvrant le regard et l'esprit au monde de l'art.
C'est joli, c'est instructif, ludique et d'un accès facile.

Par l'entremise de Babelio, j'ai entre les mains une de leur dernière parution: Comment distinguer un chef- d'oeuvre d'une croûte?
Il s'agit d'un échantillonnage édifiant d'artistes et d’œuvres adulés ou décriés, parfois les deux tour à tour. La présentation est aérée et variée, mélange de reproductions, de portraits, de citations et d'extraits d'articles de presse. Une introduction à la Mondrian met l'eau à la bouche du plus hermétique des lecteurs.

©Editions Palette

Époques et styles divers sont passés au crible: tu découvriras quelques "ratés" de grands peintres, dont ce portrait d'enfant signé Claude Monet

Portrait de André Lauvray, 1880

et de belles réussites agrémentées de leurs dessous secrets, telle cette merveille de Degas

Danseuses en bleu, 1897

Un beau voyage à travers la peinture et la sculpture...merci Madame Palette et Monsieur Babelio.


Comment distinguer un chef- d'oeuvre d'une croûte?, Christophe Meslin et Pauline Pons, éditions Palette

dimanche 13 avril 2014

Reine du monde

© Lefort Johan
Si tu doutes encore de l'utilité du livre: prends le temps de feuilleter ce précieux livre d'Henri Clément.
Si tu doutes encore de l'utilité de l'abeille: prends le temps de feuilleter ce précieux livre d'Henri Clément.
Si tu n'as aucun doute: jette-toi sur ce précieux livre:


On découvre, aux côtés de photographies aussi belles que stupéfiantes, l'abeille, son mode de vie, son utilité, les risques qu'elle encourt, l'apiculture à travers le monde, les moyens élaborés afin de protéger au mieux cette butineuse essentielle. Un ouvrage qui donne envie d'installer une ruche au fond de son jardin.

© Jean-Raphaël Guillaumin



Le titre de ce livre s'inspire de la Charte signée par de nombreux apiculteurs et collectivités et qui vise à protéger l'avenir des abeilles. (Tu peux cliquer dessus si tu veux en savoir un peu plus)


L'ABEILLE sentinelle de l’environnement, Henri Clément, éditions Alternatives

vendredi 28 mars 2014

Le monopole du coeur

Pa Bam. Battement du coeur au réveil.
Pa Bam. Battement du coeur devant la vague.
Pa Bam. Battement après l'effort.
Pa Bam. Battement du coeur et claquement des dents au sortir de l'eau.
Bam. Battement fébrile après l'accident.
Pa Bam Pa Bam Pa Bam. Explosion du coeur des proches.
Arrêt du coeur des proches quand il faut dire oui.
Bam. Pa. Pa Bam. Le coeur quand il repart.

Tu manques sans doute d'objectivité. Tu es subjuguée par l'écriture de cette femme.
Tu ne manques pas d'objectivité: ce texte est indispensable. Indispensable à la vie, indispensable à la mort. Tu t'es déjà demandée si tu accepterais de donner le coeur qui fait battre le tien. 
Non. Oui. OUI. 
Tu a dû y réfléchir une fois, au fond de toi tu avais dit oui, tu espérais que ce coeur survive, mais tu n'étais pas seule à décider. 
Ta raison d'espérer était-elle juste? Ce n'est pas la survivance de l'organe qui compte, mais la possibilité qu'il offre à un autre corps de ne pas succomber. La difficulté du choix réside dans cette dualité.
La justesse et l'excellence de Réparer les Vivants soulignent ce cheminement avec force et humanité.


Réparer les vivants, Maylis de Kerangal, éditions Verticales

dimanche 16 mars 2014

Que suis-je après cette lecture?

Ce texte atypique d'Olivia Rosenthal m'était tombé des mains la première fois. Trop d'émotions, trop d'instabilité, trop de chocs entre les réflexions. Il traînait depuis, parmi d'autres pages en route ou en attente, au pied de mon lit. A portée de main. Je l'ai repêché avant hier, en tendant le bras et en remontant le premier livre que je touchais. Je l'ai relu cul-sec, sans respirer ou presque. J'ai pensé à un livre de Nina Bouraoui, j'ai plongé dans cette douleur, j'ai senti cette dualité qui mène l'humain et l'animal: fuir ou absoudre celui qui maltraite. 
Comme dans Jeux de mouches de Béatrice Mazzuri, l'implicite est de mise, tout est diffus un peu confus...et bouleversant.



Que font les rennes après Noël?, Olivia Rosenthal, éditions Folio

samedi 15 mars 2014

Tissage

Un nouvel objet précieux édité par Zulma: un petit texte de rien, sur le fil. Sur les fils. Les invisibles qui lient les uns aux autres, qui attachent ou qui retiennent, qui tendent ou s'assouplissent. Qui cassent. Pling. Une corde de guitare qui claque.

©Cirque Plume

Lucia Antonia, funambule
, Daniel Morvan, éditions Zulma

jeudi 13 mars 2014

Mon Petit Prince

Cette année le jour de mon anniversaire le hasard a déposé dans ma boîte à lettres un livre que je n’attendais pas. 
Il en résulte le cadeau le plus doux qu’on m’ait offert depuis longtemps : l’envie de relire Le Petit Prince. Ce n’est pas lui qui a atterri dans ma boîte, mais une biographie de Saint-Exupéry. Je la déguste avec parcimonie pour faire durer le plaisir de redécouvrir l’histoire de cet homme ponctuée de citations et d'extraits aussi délicieux qu’apaisants. Les éditions Transboréal lancent une nouvelle collection à laquelle ce livre qui ouvre le cœur et l’esprit appartient et me l’ont gentiment proposé.
Pour l’anniversaire, ils ne savaient pas. Pour mon histoire personnelle avec Saint-Ex, ils ne savaient pas non plus. Ils ne savaient pas plus que je relirais Vol de Nuit et Le Petit Prince que je n’avais pas osé ouvrir depuis si longtemps. Il a été le livre sur lequel j’ai appris à lire. On y retrouve les marques au crayon gris que ma mère appliquait pour que je comprenne les liaisons et  les respirations nécessaires au plaisir et à la compréhension. On y remarque les traces de doigts qui suivent les lignes. Il est couvert de papier transparent et de scotch jauni qui ne suffisent pas à retenir les feuilles tentées d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte…mais c’est MON Petit Prince, celui que je ne remplacerai pas. Celui sur lequel j'ai décalqué chapeau boa et autres moutons avant de réaliser qu'il serait raisonnable de laisser tomber le dessin et de lui préférer la lecture. 
J'ai déjà écrit à quel point l'écriture de Saint-Ex m'ensorcelle...il est, ne l'oublie pas, le type capable de me faire lire avec un sourire béat des pages entières sur la mécanique de l'aviation. 
Il est l'homme-poésie. 
Je te raconterai Le Petit Prince, Vol de Nuit et le reste d'ici peu. 
Je te l'ai dit, le maître-mot est "parcimonie", il faudra t'y habituer.

Accueil étoilé

Tu sais que parmi mes occupations de prédilection figure en bonne place la lecture. Tu sais peut-être moins mon attachement aux coccinelles, vers-luisants, fourmis et autres papillons. Je les protège, je leur permets de se nourrir, je les abreuve, je leur offre le gite et le couvert avec bonheur...soyons honnête j'ai quand même un sérieux problème concernant les araignées, même en peinture. 
M'est arrivé par courrier un petit ouvrage très simple qui récapitule tous les aspects de l'hôtellerie au jardin: la gestion de l'intendance, le service, le respect de la clientèle, les normes en vigueur, la durée des séjours...bien malheureusement j'ai dû sauter quelques pages qui heurtaient ma sensibilité en présentant des spécimens à huit pattes sur lesquelles il eut fallu que je pose les miennes. Impensable.
Ce petit opus d'une centaine de pages est l'outil idéal pour quiconque débute dans l'hébergement des insectes. Par double-page on y présente les différentes structures d'accueil, leurs origines, leur entretien ainsi que leur utilité.
On peut juste regretter que la fonction et l'utilité de chaque occupant ne soit pas systématiquement précisée et expliquée.

Merci à Babelio et aux éditions Delchaux et Niestlé

Loger et abriter les insectes au jardin, Vincent Albouy et André Fouquet, éditions Delachaux et Niestlé

lundi 3 mars 2014

Famille Dotcom, je demande le fils



Au jeu des Sept Familles, les Dotcom sont de loin les plus déjantés et les plus drôles. 
Ces joyeux personnages préhistoriques imaginés par Jul évoluent (euh non, pardon) résistent à l'évolution du fond de leur vallée.

Leur quotidien est un entrelacs d'anachronismes, de jeux de mots et de mises en situation extrêmement drôles et miroir de notre société.



Le génie de Jul réside dans son habileté à jongler avec la sociologie, la philosophie, les sciences politiques, l'anthropologie etc...d'une façon si légère qu'aucune de ces disciplines ne semble inaccessible. 

Avec Silex and the City, on comprend vite que les portes de la connaissance sont ouvertes à tous même s'il  est parfois nécessaire d'être en équilibre sur la pointe des pieds et bras tendus pour pouvoir en attraper les poignées.

 Silex and the City T1, T2, T3 et T4, JUL., éditions Dargaud

dimanche 23 février 2014

L'extraordinaire voyage du fakir qui aurait mieux fait de rester coincé dans une armoire Ikea


Décidément, je ne comprends toujours rien aux succès littéraires. Je m'étais ennuyée à mourir en lisant Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, et voilà que je me retrouve coincée dans un livre au titre tout autant burlesque, tout autant à rallonge, tout autant doté d'une proposition relative et dont la trame est absolument pompée sur le livre du Vieux qui.... Tu me connais, tu te doutes que je n'ai pas lâché l'affaire pour "si peu". J'ai lu toutes les 253 pages et je n'ai été touchée par aucune. 
Concernant l'inhumaine épopée des clandestins fuyant leurs pays pour rejoindre le Royaume-Uni  au mieux, l'Europe de l'ouest au pire, je te conseille de t'enfouir entre les lignes de Fabio Geda et concernant le montage d'une armoire Ikea, je te conseille la lecture d'un recueil de Contes Zen. 

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, Romain Puértolas, éditions Le Dilettante

Quand le manga se conte

Un manga aux couleurs printanières qui fleure bon le prunus japonica, ça te dit?
Son titre le souligne: le conducteur de ce conte à tendance philosophique est un Shiba Inu (ou un de ses cousins canidés) mais ne prends pas tes jambes à ton cou, il n'est pas nécessaire d'avoir un chien en peluche sur la banquette arrière de sa suzuki pour adhérer à ce pan de culture asiatique.
Car c'est bien d'un voyage au coeur de la culture  japonaise dont il s'agit. J'ai déjà dit ici mes difficultés à me laisser happer par ce monde-là, et voilà que d'un Murakami à l'autre j'avance à petits pas sur ce sol recouvert de pétales roses où l'on croise des humains qui conversent avec des animaux, des rêves qui se mélangent au réel, des leçons de vie certes un peu téléphonées qui te sautent dessus au fil des pages... Il  ne s'agit pas de ma destination privilégiée en terme de lecture, il m'arrive encore de trébucher et de me prendre les pieds dans ces codes qui ne sont pas les miens, mais je m'y sens de moins en moins étrangère.

Image web

L'édition originale japonaise est parue sous le titre Hoshi Mamoru Inu qui désigne les personnes recherchant toujours à obtenir ce qu'il est impossible de posséder, à l'image d'un chien regardant fixement les étoiles en ayant l'air de vouloir les attraper.



Le Chien Gardien d'Etoiles T2. Enfances, Takashi Murakami, éditions Sarbacane, traduction Victoria Tomoko Okada, adaptation française Frédéric Lavabre

dimanche 2 février 2014

Dilezet

J'ai essayé. J'ai fait de mon mieux. J'ai réessayé, d'autant que le sujet du livre m'intéresse: l'histoire des penn-sardin, ces filles, ces femmes employées des conserveries de Douarnenez, dans la crasse et les odeurs à soulever le coeur. Des femmes qui ont eu le courage d'être parmi les premières à se révolter contre des patrons qui les exploitaient, des bretonnes au caractère bien trempé que leurs coiffes dentelées ne suffisaient pas à dissimuler.

Crédit photo internet

Daniel Cario s'est attelé à écrire leur histoire sans parvenir à me happer. Rien ne retient mon attention, ni l'écriture, ni la manière de traiter le sujet. Son style très "roman du terroir" m'ennuie profondément au point qu'il fait désormais partie de ma quasi-inexistante liste des auteurs dont j'ai abandonné le livre en cours de route. 


Crédit photo internet

J'avais choisi de lire ce livre par l'intermédiaire de Babelio et des Presses de la Cité.

Les Coiffes Rouges, Daniel Cario, éditions des Presses de la Cité

samedi 1 février 2014

Le nuage

Je ne me souviens pas bien du jour de l'accident. Je me souviens d'entendre les adultes en parler, je me souviens de ressentir l'inquiétude de ma mère particulièrement. Je me souviens bien de ce qui a suivi. Des uns qui se moquaient de l'angoisse des autres, je me souviens que je n'avais plus le droit de ramasser les champignons, alors que notre voisin en cueillait régulièrement. Je me souviens qu'on se pressait dans les fermes pour aller voir ce drôle de veau qui venait de naître avec cinq pattes, et ce mouton qui n'avait quasiment pas de tête. Je me souviens des uns qui disaient que c'était rien maintenant que c'était passé, et des autres qui disaient qu'on verrait dans quelques années.

Emmanuel Lepage se souvient bien aussi. Et il a voulu aller dessiner cet anéantissement de plus près. Tu te retrouves avec une oeuvre brûlante entre les mains. Tu ressens absolument tout dans son trait: la vie figée, la terreur, le noir et la nature qui combat, le vert trompe l'oeil qui colonise le secteur, le vert mortel qu'on ne peut même pas caresser tant il est irradié, presque trente ans après. Alors il dessine un documentaire époustouflant. Une histoire monstrueuse dans laquelle le monstre est indicible, seul le bip du dosimètre empêche d'oublier son existence et rappelle qu'on ne ramasse rien qui a été en contact avec le sol...pas même le crayon, indispensable au dessinateur.


Un Printemps à Tchernobyl, Emmanuel Lepage, éditions Futuropolis



Livre de fille

Un livre de fille pour fille écrit par une fille qui parle de filles qui ont des filles qui ont le prénom de l'auteur. Ça tourne en rond autour de pas grand-chose. Le prototype de livre destiné aux fans de séries grand public et de télé-réalité. Pas ma tasse de thé, mais les jeunes filles sauteront dessus dès qu'il aura pris place sur le rayon des nouveautés. Pas de doutes. Il en faut pour tous les goûts.

Le choix des filles, Leah Magnin, éditions Denoël

mardi 28 janvier 2014

Vert d'être

Tu savais qu'une lecture pouvait induire une dualité? entre se laisser faire par un livre populaire et ne pas être en phase avec cette facilité? Tu vois? Pas vraiment?
Explications.

Un livre d'un beau vert, un chat au regard ahuri assis dans une casserole sur la couverture, un résumé qui te rappelle la guimauve d'Ensemble c'est tout, sauf que tu y entrevois comme un petit truc plus loufoque, plus "anglais, un auteur qui t'avait fait rire la première fois que tu avais posé les yeux sur ses mots...bref tu n'aimes pas bien l'idée ni le principe du livre commercial, mais tu t'es encore faite attraper  par Méphisto (c'est le chat, hein, ne va pas t'imaginer que je vire mystique).
Alors non l'écriture n'a rien de transcendant, non la trame de l'histoire ne déborde pas d'originalité, non les portraits des personnages n'ont rien d’inégalables, mais ce type-là a un humour qui te plaît, une humanité que tu ne détestes pas et il y a autre chose: ce n'est peut-être pas de la "grande" littérature, mais cela donne envie à plus d'uns et d'unes de lire, ce n'est pas rien. Le début d'une longue et belle histoire avec les livres dans certains cas. 
Qui a dit que la légèreté en matière d'écriture n'avait aucun intérêt? Qui a dit quoi de la légèreté tout court?

Complètement cramé!, Gilles Legardinier,  éditions Fleuve Noir

samedi 25 janvier 2014

Philosopher sans en avoir l'air #2

Et ben voilà...l'idée de la Planète des Sages a fait son chemin et le concept de la BD philosophique prend tout son sens avec l'entrée en piste de Kévin Platon.
Dans ce second opus, Jul et Pépin ont mis les philosophes en scène, et cela s'avère bien plus concluant. Chaque postulat philosophique est transposé à une situation au travail: Kévin Platon, jeune stagiaire chez Cogitop est chaperonné par Socrate et croise tous les pontes de l'entreprise et de la philosophie. 
Mélange des genres et des époques, le principe est identique à celui de La Planète des Sages: une planche sur une page et l'explication de la notion en parallèle. 
Le fait que l’ensemble forme une histoire scénarisée apporte beaucoup plus de logique et de naturel à cette énumération de notions. Chaque personnage y trouve une vraie place, et on est même pas étonné de voir BHL arriver en coursier pérorant.
Voilà une belle façon de vulgariser une spécialité aux apparences si rébarbatives pour les néophytes.

Je suis ravie que Babelio et Dargaud m'aient offert de découvrir ce bel ouvrage et je les en remercie.



Platon la gaffe, Survivre au travail avec les philosophes, Jul. et Charles Pépin, éditions Dargaud

mercredi 22 janvier 2014

Philosopher sans en avoir l'air

Conception extrêmement tentante: un ouvrage de bande dessinée réalisé à quatre mains avec pour objectif la vulgarisation de la philosophie. 
Tu imagines une double page par philosophe, un texte accessible sur la page de droite et une planche de Jul illustrative sur la page de gauche. 
Tu entames une lecture que tu espères à la fois réjouissante et enrichissante, mais rapidement tu doutes. 
La concision des textes ne facilite pas forcément l'accès, les planches de Jul ne sont pas toujours drôles et on peut craindre qu'un lecteur non initié les garde en mémoire avant de retenir les analyses de Pépin. 
Il n'en demeure pas moins qu'en renonçant à une lecture linéaire et en piochant selon ses envies ou ses besoins, ce recueil d'auteurs et de notions offre un accès ludique à cette matière sérieuse qu'est la philosophie.

La Planète des Sages, Jul et Charles Pépin, éditions Dargaud

mardi 21 janvier 2014

Hello yellow

Tu as pu constater que je ne suis pas une lectrice assidue de mangas.

Mais voilà qu'un petit bouquin jaune au sourire carnassier m'est tombé entre les mains.
Une petite bombe.
Une vision de la classe et du rapport enseignant / élèves absolument déjantée. Un monde à l'envers où le prof est une cible et enseigne aux élèves la meilleure façon de l'éliminer. 
Tu imagines bien que si ce prof tentaculaire à la tête de Smiley s'applique à exaspérer au maximum les élèves afin d'aiguiser leurs envies de meurtre c'est pour qu'ils creusent et révèlent le meilleur d'eux-mêmes. 
Une affaire que je vais suivre scrupuleusement...

Assassination Classroom, Yusei Matsui, éditions Kana (version française)

dimanche 19 janvier 2014

Toute la candeur du monde

Il est d'habiles photographes pétris de belles idées enchanteresses, il est de belles personnes qui parcourent le monde avec l'envie profonde de le faire aimer aux autres, il est d'habiles et belles personnes photographes qui décident que la photo est un acte militant et que la raison d'être du photographe n'est pas tant ce qu'il montre, mais le lien qu'il établit entre deux mondes.

Gilles Porte dont tu peux te faire une idée en allant jeter un oeil sur son site ou son blog a entrepris un voyage pour et avec sa fillette, à la rencontre des enfants du monde. Il a demandé aux enfants qu'il photographiait de dessiner leur autoportrait et chaque cliché à son pendant à la craie. L'ensemble a été publié en une série de diptyques reflets d'une réalité émouvante.

Je me permets quelques reproductions pêchées sur le site de Gilles Porte




PORTRAITS AUTOPORTRAITS Syrine, Ibrahim, Malo et tous les autres..., Gilles Porte, éditions du Seuil

samedi 18 janvier 2014

Quand quatre veut dire cinq

Hier j'ai croisé Hortense. Verdelaine. Bah si tu sais: une des soeurs d'Enid, je t'en ai déjà parlé. Mais si...les cinq soeurs qui habitent près de la falaise, leurs parents sont morts dans un accident de voiture. C'est bon? Tu vois de qui je parle?

©Cati Baur
Hortense est toujours aussi à part, mais elle a quelque chose de changé. Elle s'est inscrite à un cours de théâtre, visiblement ça lui réussi. Elle s'est même trouvé une amie, une jeune fille en convalescence dans la maison voisine. 
Ses soeurs? Elles ont l'air d'aller bien. 
Pourtant leurs traits ont changé...elles évoluent toujours sous le pinceau de Cati Baur, mais elles ont grandi et changé d'éditeur. On dirait qu'elles ont vieilli. 
Après tout cela n'a peut-être rien à voir avec l'édition, grandir et vieillir est peut-être aussi la raison d'être des personnages de bande dessinée. 
Je devrais prendre plus souvent de leurs nouvelles.

Quatre Soeurs, 2. Hortense, Cati Baur d'après Malika Ferdjoukh, éditions Rue de Sèvres

lundi 13 janvier 2014

Etre ou ne paraître

Te sentir invisible, c'est déjà arrivé. Tu es assise à une table et tu n'arrives pas à attirer l'attention du serveur,  dans la file d'attente, quelqu'un se faufile devant toi comme si tu n'existais pas. Tu n'en fais pas cas, tu n'es jamais pressée et tu te fous des apparences si nécessaires à tant d'autres.

Tu n'es pas seule. Une société secrète a fait de la non-apparence son art de vivre. La discrétion comme credo. Elle garde jalousement son secret, rares sont les heureux initiés, et pourtant elle dérange. Un comble.

Arnaud le discret / source My Space

De son univers totalement décalé, Arnaud Le Gouëfflec signe ici un roman d'un nouveau genre, un roman pour lequel on pourrait imaginer une rubrique intitulée "conte-policier".





Les Discrets, Arnaud Le Gouëfflec, éditions Ginkgo

samedi 11 janvier 2014

Humaniste

Je l'avais lu Lulu, tout au début. Et je l'ai relu. Parce que Etienne Davodeau c'est mon pansement, ma douceur, mon chocolat, mon doudou. Mon roi de la simplicité. Mon poète dessinateur.
Lui il sait. Il sait que les choses simples sont les plus subtiles, il sait que les choses simples sont les plus belles, il sait qu'elles touchent en plein, que l’esbroufe ne sert à rien, que le superflu est ce qu'il est, que les gros sabots ne vont qu'aux chevilles enflées.


Lulu Femme Nue, Etienne Davodeau, éditions Futuropolis

mardi 7 janvier 2014

Le roman jeunesse

Dès le collège, j'ai commencé à piocher mes lectures dans les rayons adultes de la maison et de la bibliothèque. Je suis passée de la case enfant à la case adulte, sans passer pas le roman-jeunesse. Comme s'il n'existait pas.
Et puis j'ai été bénévole dans une bibliothèque où le rayon jeunesse n'intéressait pas grand monde. Alors pour pouvoir orienter les adhérents, j'ai lu. Beaucoup, et plutôt de belles choses. Aujourd'hui, les lectures de la jeunesse occupent le quotidien de mon travail et je suis heureuse lorsque je découvre de petits trésors qu'il ne me reste plus qu'à positionner de belle façon sur la table des nouveautés pour qu'ils aient envie d'y plonger.

Dans la liste de Masse Critique, ce livre-là ne m'a pas titillé tout de suite, parce que le titre ne me plaisait pas. Le résumé, lui me tentait. J'ai hésité un peu et je l'ai coché...un petit clic qui vaut de l'or.
Ce premier roman est un véritable road-movie, adapté aux ados sans les prendre pour des gamins, sans mièvrerie. On y croise la férocité de la jeunesse, sa naïveté, sa fraîcheur et son humour sur un fond dramatique.
La violence de la vague qui claque avant de se retirer en douceur.
























Merci aux éditions Sarbacane et à Babelio de cette belle découverte.

Je suis sa fille, Benoît Minville, éditions Sarbacane, collection X'

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