mardi 28 janvier 2014

Vert d'être

Tu savais qu'une lecture pouvait induire une dualité? entre se laisser faire par un livre populaire et ne pas être en phase avec cette facilité? Tu vois? Pas vraiment?
Explications.

Un livre d'un beau vert, un chat au regard ahuri assis dans une casserole sur la couverture, un résumé qui te rappelle la guimauve d'Ensemble c'est tout, sauf que tu y entrevois comme un petit truc plus loufoque, plus "anglais, un auteur qui t'avait fait rire la première fois que tu avais posé les yeux sur ses mots...bref tu n'aimes pas bien l'idée ni le principe du livre commercial, mais tu t'es encore faite attraper  par Méphisto (c'est le chat, hein, ne va pas t'imaginer que je vire mystique).
Alors non l'écriture n'a rien de transcendant, non la trame de l'histoire ne déborde pas d'originalité, non les portraits des personnages n'ont rien d’inégalables, mais ce type-là a un humour qui te plaît, une humanité que tu ne détestes pas et il y a autre chose: ce n'est peut-être pas de la "grande" littérature, mais cela donne envie à plus d'uns et d'unes de lire, ce n'est pas rien. Le début d'une longue et belle histoire avec les livres dans certains cas. 
Qui a dit que la légèreté en matière d'écriture n'avait aucun intérêt? Qui a dit quoi de la légèreté tout court?

Complètement cramé!, Gilles Legardinier,  éditions Fleuve Noir

samedi 25 janvier 2014

Philosopher sans en avoir l'air #2

Et ben voilà...l'idée de la Planète des Sages a fait son chemin et le concept de la BD philosophique prend tout son sens avec l'entrée en piste de Kévin Platon.
Dans ce second opus, Jul et Pépin ont mis les philosophes en scène, et cela s'avère bien plus concluant. Chaque postulat philosophique est transposé à une situation au travail: Kévin Platon, jeune stagiaire chez Cogitop est chaperonné par Socrate et croise tous les pontes de l'entreprise et de la philosophie. 
Mélange des genres et des époques, le principe est identique à celui de La Planète des Sages: une planche sur une page et l'explication de la notion en parallèle. 
Le fait que l’ensemble forme une histoire scénarisée apporte beaucoup plus de logique et de naturel à cette énumération de notions. Chaque personnage y trouve une vraie place, et on est même pas étonné de voir BHL arriver en coursier pérorant.
Voilà une belle façon de vulgariser une spécialité aux apparences si rébarbatives pour les néophytes.

Je suis ravie que Babelio et Dargaud m'aient offert de découvrir ce bel ouvrage et je les en remercie.



Platon la gaffe, Survivre au travail avec les philosophes, Jul. et Charles Pépin, éditions Dargaud

mercredi 22 janvier 2014

Philosopher sans en avoir l'air

Conception extrêmement tentante: un ouvrage de bande dessinée réalisé à quatre mains avec pour objectif la vulgarisation de la philosophie. 
Tu imagines une double page par philosophe, un texte accessible sur la page de droite et une planche de Jul illustrative sur la page de gauche. 
Tu entames une lecture que tu espères à la fois réjouissante et enrichissante, mais rapidement tu doutes. 
La concision des textes ne facilite pas forcément l'accès, les planches de Jul ne sont pas toujours drôles et on peut craindre qu'un lecteur non initié les garde en mémoire avant de retenir les analyses de Pépin. 
Il n'en demeure pas moins qu'en renonçant à une lecture linéaire et en piochant selon ses envies ou ses besoins, ce recueil d'auteurs et de notions offre un accès ludique à cette matière sérieuse qu'est la philosophie.

La Planète des Sages, Jul et Charles Pépin, éditions Dargaud

mardi 21 janvier 2014

Hello yellow

Tu as pu constater que je ne suis pas une lectrice assidue de mangas.

Mais voilà qu'un petit bouquin jaune au sourire carnassier m'est tombé entre les mains.
Une petite bombe.
Une vision de la classe et du rapport enseignant / élèves absolument déjantée. Un monde à l'envers où le prof est une cible et enseigne aux élèves la meilleure façon de l'éliminer. 
Tu imagines bien que si ce prof tentaculaire à la tête de Smiley s'applique à exaspérer au maximum les élèves afin d'aiguiser leurs envies de meurtre c'est pour qu'ils creusent et révèlent le meilleur d'eux-mêmes. 
Une affaire que je vais suivre scrupuleusement...

Assassination Classroom, Yusei Matsui, éditions Kana (version française)

dimanche 19 janvier 2014

Toute la candeur du monde

Il est d'habiles photographes pétris de belles idées enchanteresses, il est de belles personnes qui parcourent le monde avec l'envie profonde de le faire aimer aux autres, il est d'habiles et belles personnes photographes qui décident que la photo est un acte militant et que la raison d'être du photographe n'est pas tant ce qu'il montre, mais le lien qu'il établit entre deux mondes.

Gilles Porte dont tu peux te faire une idée en allant jeter un oeil sur son site ou son blog a entrepris un voyage pour et avec sa fillette, à la rencontre des enfants du monde. Il a demandé aux enfants qu'il photographiait de dessiner leur autoportrait et chaque cliché à son pendant à la craie. L'ensemble a été publié en une série de diptyques reflets d'une réalité émouvante.

Je me permets quelques reproductions pêchées sur le site de Gilles Porte




PORTRAITS AUTOPORTRAITS Syrine, Ibrahim, Malo et tous les autres..., Gilles Porte, éditions du Seuil

samedi 18 janvier 2014

Quand quatre veut dire cinq

Hier j'ai croisé Hortense. Verdelaine. Bah si tu sais: une des soeurs d'Enid, je t'en ai déjà parlé. Mais si...les cinq soeurs qui habitent près de la falaise, leurs parents sont morts dans un accident de voiture. C'est bon? Tu vois de qui je parle?

©Cati Baur
Hortense est toujours aussi à part, mais elle a quelque chose de changé. Elle s'est inscrite à un cours de théâtre, visiblement ça lui réussi. Elle s'est même trouvé une amie, une jeune fille en convalescence dans la maison voisine. 
Ses soeurs? Elles ont l'air d'aller bien. 
Pourtant leurs traits ont changé...elles évoluent toujours sous le pinceau de Cati Baur, mais elles ont grandi et changé d'éditeur. On dirait qu'elles ont vieilli. 
Après tout cela n'a peut-être rien à voir avec l'édition, grandir et vieillir est peut-être aussi la raison d'être des personnages de bande dessinée. 
Je devrais prendre plus souvent de leurs nouvelles.

Quatre Soeurs, 2. Hortense, Cati Baur d'après Malika Ferdjoukh, éditions Rue de Sèvres

lundi 13 janvier 2014

Etre ou ne paraître

Te sentir invisible, c'est déjà arrivé. Tu es assise à une table et tu n'arrives pas à attirer l'attention du serveur,  dans la file d'attente, quelqu'un se faufile devant toi comme si tu n'existais pas. Tu n'en fais pas cas, tu n'es jamais pressée et tu te fous des apparences si nécessaires à tant d'autres.

Tu n'es pas seule. Une société secrète a fait de la non-apparence son art de vivre. La discrétion comme credo. Elle garde jalousement son secret, rares sont les heureux initiés, et pourtant elle dérange. Un comble.

Arnaud le discret / source My Space

De son univers totalement décalé, Arnaud Le Gouëfflec signe ici un roman d'un nouveau genre, un roman pour lequel on pourrait imaginer une rubrique intitulée "conte-policier".





Les Discrets, Arnaud Le Gouëfflec, éditions Ginkgo

samedi 11 janvier 2014

Humaniste

Je l'avais lu Lulu, tout au début. Et je l'ai relu. Parce que Etienne Davodeau c'est mon pansement, ma douceur, mon chocolat, mon doudou. Mon roi de la simplicité. Mon poète dessinateur.
Lui il sait. Il sait que les choses simples sont les plus subtiles, il sait que les choses simples sont les plus belles, il sait qu'elles touchent en plein, que l’esbroufe ne sert à rien, que le superflu est ce qu'il est, que les gros sabots ne vont qu'aux chevilles enflées.


Lulu Femme Nue, Etienne Davodeau, éditions Futuropolis

mardi 7 janvier 2014

Le roman jeunesse

Dès le collège, j'ai commencé à piocher mes lectures dans les rayons adultes de la maison et de la bibliothèque. Je suis passée de la case enfant à la case adulte, sans passer pas le roman-jeunesse. Comme s'il n'existait pas.
Et puis j'ai été bénévole dans une bibliothèque où le rayon jeunesse n'intéressait pas grand monde. Alors pour pouvoir orienter les adhérents, j'ai lu. Beaucoup, et plutôt de belles choses. Aujourd'hui, les lectures de la jeunesse occupent le quotidien de mon travail et je suis heureuse lorsque je découvre de petits trésors qu'il ne me reste plus qu'à positionner de belle façon sur la table des nouveautés pour qu'ils aient envie d'y plonger.

Dans la liste de Masse Critique, ce livre-là ne m'a pas titillé tout de suite, parce que le titre ne me plaisait pas. Le résumé, lui me tentait. J'ai hésité un peu et je l'ai coché...un petit clic qui vaut de l'or.
Ce premier roman est un véritable road-movie, adapté aux ados sans les prendre pour des gamins, sans mièvrerie. On y croise la férocité de la jeunesse, sa naïveté, sa fraîcheur et son humour sur un fond dramatique.
La violence de la vague qui claque avant de se retirer en douceur.
























Merci aux éditions Sarbacane et à Babelio de cette belle découverte.

Je suis sa fille, Benoît Minville, éditions Sarbacane, collection X'

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