dimanche 23 février 2014

L'extraordinaire voyage du fakir qui aurait mieux fait de rester coincé dans une armoire Ikea


Décidément, je ne comprends toujours rien aux succès littéraires. Je m'étais ennuyée à mourir en lisant Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, et voilà que je me retrouve coincée dans un livre au titre tout autant burlesque, tout autant à rallonge, tout autant doté d'une proposition relative et dont la trame est absolument pompée sur le livre du Vieux qui.... Tu me connais, tu te doutes que je n'ai pas lâché l'affaire pour "si peu". J'ai lu toutes les 253 pages et je n'ai été touchée par aucune. 
Concernant l'inhumaine épopée des clandestins fuyant leurs pays pour rejoindre le Royaume-Uni  au mieux, l'Europe de l'ouest au pire, je te conseille de t'enfouir entre les lignes de Fabio Geda et concernant le montage d'une armoire Ikea, je te conseille la lecture d'un recueil de Contes Zen. 

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, Romain Puértolas, éditions Le Dilettante

Quand le manga se conte

Un manga aux couleurs printanières qui fleure bon le prunus japonica, ça te dit?
Son titre le souligne: le conducteur de ce conte à tendance philosophique est un Shiba Inu (ou un de ses cousins canidés) mais ne prends pas tes jambes à ton cou, il n'est pas nécessaire d'avoir un chien en peluche sur la banquette arrière de sa suzuki pour adhérer à ce pan de culture asiatique.
Car c'est bien d'un voyage au coeur de la culture  japonaise dont il s'agit. J'ai déjà dit ici mes difficultés à me laisser happer par ce monde-là, et voilà que d'un Murakami à l'autre j'avance à petits pas sur ce sol recouvert de pétales roses où l'on croise des humains qui conversent avec des animaux, des rêves qui se mélangent au réel, des leçons de vie certes un peu téléphonées qui te sautent dessus au fil des pages... Il  ne s'agit pas de ma destination privilégiée en terme de lecture, il m'arrive encore de trébucher et de me prendre les pieds dans ces codes qui ne sont pas les miens, mais je m'y sens de moins en moins étrangère.

Image web

L'édition originale japonaise est parue sous le titre Hoshi Mamoru Inu qui désigne les personnes recherchant toujours à obtenir ce qu'il est impossible de posséder, à l'image d'un chien regardant fixement les étoiles en ayant l'air de vouloir les attraper.



Le Chien Gardien d'Etoiles T2. Enfances, Takashi Murakami, éditions Sarbacane, traduction Victoria Tomoko Okada, adaptation française Frédéric Lavabre

dimanche 2 février 2014

Dilezet

J'ai essayé. J'ai fait de mon mieux. J'ai réessayé, d'autant que le sujet du livre m'intéresse: l'histoire des penn-sardin, ces filles, ces femmes employées des conserveries de Douarnenez, dans la crasse et les odeurs à soulever le coeur. Des femmes qui ont eu le courage d'être parmi les premières à se révolter contre des patrons qui les exploitaient, des bretonnes au caractère bien trempé que leurs coiffes dentelées ne suffisaient pas à dissimuler.

Crédit photo internet

Daniel Cario s'est attelé à écrire leur histoire sans parvenir à me happer. Rien ne retient mon attention, ni l'écriture, ni la manière de traiter le sujet. Son style très "roman du terroir" m'ennuie profondément au point qu'il fait désormais partie de ma quasi-inexistante liste des auteurs dont j'ai abandonné le livre en cours de route. 


Crédit photo internet

J'avais choisi de lire ce livre par l'intermédiaire de Babelio et des Presses de la Cité.

Les Coiffes Rouges, Daniel Cario, éditions des Presses de la Cité

samedi 1 février 2014

Le nuage

Je ne me souviens pas bien du jour de l'accident. Je me souviens d'entendre les adultes en parler, je me souviens de ressentir l'inquiétude de ma mère particulièrement. Je me souviens bien de ce qui a suivi. Des uns qui se moquaient de l'angoisse des autres, je me souviens que je n'avais plus le droit de ramasser les champignons, alors que notre voisin en cueillait régulièrement. Je me souviens qu'on se pressait dans les fermes pour aller voir ce drôle de veau qui venait de naître avec cinq pattes, et ce mouton qui n'avait quasiment pas de tête. Je me souviens des uns qui disaient que c'était rien maintenant que c'était passé, et des autres qui disaient qu'on verrait dans quelques années.

Emmanuel Lepage se souvient bien aussi. Et il a voulu aller dessiner cet anéantissement de plus près. Tu te retrouves avec une oeuvre brûlante entre les mains. Tu ressens absolument tout dans son trait: la vie figée, la terreur, le noir et la nature qui combat, le vert trompe l'oeil qui colonise le secteur, le vert mortel qu'on ne peut même pas caresser tant il est irradié, presque trente ans après. Alors il dessine un documentaire époustouflant. Une histoire monstrueuse dans laquelle le monstre est indicible, seul le bip du dosimètre empêche d'oublier son existence et rappelle qu'on ne ramasse rien qui a été en contact avec le sol...pas même le crayon, indispensable au dessinateur.


Un Printemps à Tchernobyl, Emmanuel Lepage, éditions Futuropolis



Livre de fille

Un livre de fille pour fille écrit par une fille qui parle de filles qui ont des filles qui ont le prénom de l'auteur. Ça tourne en rond autour de pas grand-chose. Le prototype de livre destiné aux fans de séries grand public et de télé-réalité. Pas ma tasse de thé, mais les jeunes filles sauteront dessus dès qu'il aura pris place sur le rayon des nouveautés. Pas de doutes. Il en faut pour tous les goûts.

Le choix des filles, Leah Magnin, éditions Denoël
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